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Un silence complice

Cible d’attaques violentes depuis plus d’une semaine par les forces d’occupation, Gaza vit dans une situation devenue incontrôlable. Chaque jour, les attaques israéliennes contre les Palestiniens font de plus en plus de morts et de blessés, avec notamment des conséquences psychologiques, sanitaires et sociales sur les survivants et tout particulièrement les enfants innocents. En l’absence de soutien et de protection nécessaires de la part de la communauté internationale au peuple palestinien, la montée des actes d’agression brutale, barbare et arbitraire, sur fond de politique de colonisation, témoigne des violations répétées des forces d’occupation et  leur opposition aux  résolutions onusiennes et du droit international.

Les attaques israéliennes contre les Palestiniens ont éclaté depuis plus d’une semaine dans une nouvelle tentative des colons juifs de s’emparer des maisons des Palestiniens dans la région de Sheikh Jarrah à Al-Qods occupée sous prétexte que des familles juives vivaient dans ces demeures et les ont quittées pendant la guerre de 1948.

Mais lorsque l’on associe justice et partialité, certaines positions ont une fâcheuse tendance à revenir directement dans les  esprits. Le silence complice de l’ordre mondial et des puissances ne plaide pas en faveur d’une réaction sans tache pour différentes parties prenantes. Derrière le mutisme et l’indifférence de la communauté internationale, se cachent des décisions et un arrêt de choix suspects et qui touchent pratiquement tous les niveaux de la « pyramide » mondiale. Le recours à des méthodes controversées et illicites compromet de plus en plus la crédibilité des pays décideurs et disposant du droit de veto au Conseil de sécurité. Une crédibilité plus que jamais menacée aujourd’hui et qui traduit l’absence d’accord sur une déclaration commune.

D’une attaque brutale à une agression raciste, les langues se délient au Conseil de sécurité et les enquêtes se succèdent sans parvenir pour autant à révéler des comportements qui pourraient être qualifiés de déviants. Le problème est que le parti pris en faveur d’Israël génère et attire des  positions conditionnées que ce soit à l’égard des droits inaliénables et indivisibles du peuple palestinien, ou encore pour dénoncer les agressions de l’entité sioniste. Les pays arabes ne sont pas mieux lotis puisque la plupart ne parviennent pas toujours à activer la loi incriminant la normalisation. Tant que leurs intérêts dépendent des puissances mondiales, leurs positions ne tourneront jamais à plein régime.

La Tunisie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, ne cesse de déployer des efforts intenses, en coordination avec les autres membres et les pays et en faveur d’un alignement des positions pour faire cesser les crimes commis contre les Palestiniens, pousser Israël à respecter les résolutions onusiennes et exhorter la communauté internationale à intervenir en toute urgence pour protéger le peuple palestinien. La Tunisie invite le Conseil de sécurité à jouer son rôle crucial de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Sauf que la cause palestinienne n’est pas toujours le reflet de la cause arabe, encore moins une priorité à part entière de ses acteurs. Elle est aujourd’hui et plus que jamais instrumentalisée par un grand nombre de pays. La tentation de l’utiliser et de la manipuler est encore grande. Tout cela nourrit des attitudes et des idéologies qui prennent au fil du temps diverses formes. Voilà sans doute le problème essentiel qui se pose aujourd’hui au monde arabe. Les valeurs, le respect des règles, la loyauté, sont autant de repères qu’il est en train de perdre, notamment quand s’y installent l’indifférence, l’insensibilité et l’oubli  avec tous les manquements qui en découlent.

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